vendredi 18 septembre 2015

Coupe du Monde : nos pronostics

   
   La Coupe du Monde qui vient nous donne l'occasion de quelques pronostics assortis de réflexions.


France : la fin de la cavalcade

Nous avons souvent eu de la chance lors des tirages au sort de la Coupe du Monde, ce dès la première édition en 1987. Et nous avons fréquemment réalisé l’exploit qui nous menait loin dans la compétition, comme en 1999 ou en 2007. Mais nous pressentons que cette fois-ci sera différente.

Trop de politique s’est insinuée dans les choix de la fédération et des sélectionneurs (voir notre billet http://www.lerugbyinternational.blogspot.fr/2015/05/une-ffr-ideologique.html). Et l’état d’esprit mousquetaire qui avait permis de réaliser les exploits ci-dessus mentionnés a en partie disparu.

Seul petit plaisir, nous avons hâte de revoir des joueurs comme Picamoles ou Michalak.


Dans le Nord, trois favoris

Dans notre hémisphère, nous retenons trois favoris :

 -L’Angleterre, hôtesse de cette Coupe du Monde, qui possède un important vivier de joueurs de talent.

-L’Irlande, qui n’a jamais été aussi solide (souvenons-nous de sa courte défaite à la 82ème minute contre la Nouvelle-Zélande il y a deux ans dans un match bourré d’intensité), et dont le départ prochain du grand deuxième-ligne O’Connell ou du pilier Rory Best marquera vraiment la fin de l’ère O’Driscoll.

-Le Pays de Galles, si fort quand la tête va.

L’un de ces pays peut-il remporter la compétition ? L’Irlande nous semblerait la mieux armée. L’Angleterre aura la motivation mais elle manque sans doute d’un grand ouvreur pour aller au bout, le Pays de Galles nous semble trop irrégulier et son excellent arrière et buteur Halfpenny est forfait.
 

La Nouvelle-Zélande pour l'histoire ?

Dans le Sud, le favori est clairement la Nouvelle-Zélande, dont les défaites se comptent sur les doigts de la main ces dernières années. L’Afrique du Sud suit de peu, emmenée par leur excellent entraineur Heineke Meyer.

L’Australie semble en-dessous (et elle devra sortir du groupe de la mort, avec l’Angleterre et Galles) mais l’on connait ses talents de compétiteur comme l'a prouvé sa victoire finale dans un quadri-nations réduit en juillet dernier.
 

En bref, une Coupe du Monde ouverte que le destin serait bien inspiré de donner une nouvelle fois à la Nouvelle-Zélande.
Le petit pays du bout du monde, qui a dû attendre 24 ans pour remporter le trophée après celui obtenu en 1987, domine le rugby international depuis dix ans. Une séquence sans doute unique qui mériterait une consécration mondiale pour la faire entrer définitivement dans les annales.

A condition que… A condition que le professionnalisme n’ait pas bouleversé le rugby jusque dans ses arcanes les plus intimes.
En 2007, pour la première fois, une nation vaincue en poule avait atteint la finale (Angleterre). En 2011, une pays vaincu deux fois en poule avait failli gagner le compétition (France). En 2015, va-t-on assister à l’élimination surprise d’un cador par une nation de second rang disposant d’un meilleur encadrement et de l’expérience professionnelle de joueurs évoluant dans le Nord ?

dimanche 24 mai 2015

Une FFR idéologique ?


Tout un symbole : l’intéressant Camille Lopez joue les dernières rencontres du Quinze de France comme titulaire du numéro 10, et il n’est pas choisi pour la Coupe du monde de rugby par le sélectionneur.

La politique de la révolution permanente voulue par la Fédération française de rugby depuis 15 ans s’est donc poursuivie avec Philippe Saint-André, dont on se demande bien comment il a pu taper dans l’œil des responsables du rugby français qui choisissent à huis clos les sélectionneurs nationaux.

Des choix idéologiques ?
 
Trois tendances se dégagent des choix pour la liste de joueurs retenus pour le mondial. Trois tendances qui semblent davantage tenir de l’idéologie ou de la politique que du sport :

Une pratique de la révolution permanente, avec pas moins de 25 joueurs sur 33 qui pourraient connaître leur première coupe du monde. Et encore ne s’agit-il pas que de jeunes, au contraire ! Comme sous Bernard Laporte ou Marc Lièvremont, Il semble clair que les sélectionneurs ne veulent pas voir de grandes personnalités émerger au sein de l’équipe.

Une nette propension à vouloir mettre en avant les dites minorités visibles. C’est une tendance peu connue et néanmoins très probable. Si Philippe Saint-André a été constant ces quatre dernières années, cela semble être dans ce domaine-là. Voir un Sofiane Guitoune ou un Nakaitanaci prendre la place d'un mousquetaire expérimenté comme Médard - en pleine bourre actuellement avec Toulouse - ou d'un Julien Arias - deuxième meilleur marqueur d'essai du championnat derrière un étranger non sélectionnable - donne envie de pouffer de rire. Ou de désolation.

La sélection de nombreux joueurs étrangers dont le Quinze de France peut parfaitement se passer. Le choix d’un Rory Kockott plutôt que des demis de mêlé d’avenir comme Jean-Marc Doussain envoie un signal très clair. La sélection de l’arrière Spedding, bon sans être exceptionnel, à la place des Médard et autres Germain s’inscrit dans la même ligne. Et on dirait volontiers la même chose d’un Atonio, qui n’a jamais été étincelant en matchs internationaux.
 
De mystérieux critères de sélection
 
Le problème, quand on se refuse à voir qu’une sélection nationale est d’abord celle d’un peuple, et non d’un amas de populations hétérogènes tenues par des valeurs abstraites, c’est qu’il n’y a plus de limites aux désidératas des uns et des autres.

Pourquoi ne pas sélectionner quinze joueurs étrangers, tant le championnat professionnel en regorge ? Pourquoi ne pas répondre au désir plusieurs fois réitéré du gouvernement de mettre exclusivement en avant les minorités visibles pour pratiquer le vivre ensemble sur les écrans ?

Pourquoi, en effet ?

L’idéologie règne en maître dans le sport français. Quand le sélectionneur Laurent Blanc, qui a fait gagner deux championnats au PSG, est suspendu au bout de deux petites années de l’équipe de France de football après qu’il eut montré sa volonté de réduire le nombre de joueurs africains et de bi-nationaux dans son équipe, alors que le médiocre Domenech est resté en place durant 7 ans, on se frotte les yeux.

On est curieux de connaître les discussions qui ont mené la fédération à choisir le sélectionneur Philippe Saint-André. Le temps de la transparence n’est-il pas venu au sein de la fédération ?