lundi 19 septembre 2011

L'Irlande, historique et logique

      
      « Grosse surprise », « exploit », « un succès favorisé par la pluie »… Nous nous étonnons de l’incrédulité des journalistes et de nombreux consultants après la victoire de l’Irlande sur l’Australie (15-6). Si l’issue de la rencontre constitue un authentique exploit pour l’Irlande, c’est au regard de son histoire longue : à notre connaissance, jamais un Quinze du Trèfle n’avait gagné contre une nation du sud dans l’autre hémisphère.

La confiance intime d’un groupe

     Pour notre part, nous avions anticipé il y a des mois la qualification probable de l’Irlande en demi-finales de la coupe du monde pour la première fois de son histoire (voir « L’Irlande, la plus dangereuse pour l’hémisphère Sud ? » du 1er avril 2011).  Non seulement les hommes en Verts sont les plus réguliers dans le Nord depuis des années, mais, « le groupe irlandais nous semble être encore plus homogène et plus serein que par le passé, plus sûr de lui, car ayant une conscience très fine de ses forces et de ses faiblesses » (message du 10 février).

Qui ne voit qu’ils se retrouvent dans les moments importants ? Les observateurs inattentifs du court terme ont-ils déjà oublié l’extraordinaire victoire contre l’Angleterre dans le dernier Tournoi (24-7) ? Et la finale renversante du Leinster dans la coupe d’Europe la plus relevée de tous les temps (victoire irlandaise 33-22 contre Northampton) ?
Il est des rencontres qui ne trompent pas.

Les fondamentaux : le jeu et l’esprit

     Le déroulé du match montre une nouvelle fois l’importance cruciale des fondamentaux dans le rugby. Dans le jeu, tout d’abord, avec une victoire acquise grâce à la nette domination des avants irlandais sur le pack wallabie.

La dimension humaine, ensuite : quand un grand capitaine qui a initié et vécu la plus grande période qu’ait jamais connu le rugby irlandais affirme que « c’est maintenant ou jamais » (Brian O’Driscoll à ses équipiers, avant le match), on l’écoute, on incorpore l’idée au plus profond de soi. Que pèsent à côté les talentueux mais inexpérimentés arrières australiens ?
Samedi, alors que le scénario tournait à leur désavantage, les Beale (22 ans), Cooper (23 ans) ou McCabe (23 ans) étaient hagards, ressemblant à des enfants perdus et orphelins. Leur temps viendra, ça ne fait pas de doute.

     Avec ce succès, l’Irlande s’ouvre en grand les portes de la demi-finale. Elle devra éviter l’écueil gallois en quarts. Le Quinze du Poireau a battu de peu les îles Samoa (17-10). Il devra encore vaincre les Fidji, ce qui ne sera pas une mince affaire, mais la compétitivité retrouvée de leurs avants et de joueurs comme Jamie Roberts (le meilleur n°12 de l’hémisphère Nord) leur donnent un avantage certain.

Un mot sur les Bleus

     Victoire tranquille de l’équipe de France contre des canadiens courageux et brutaux. Beaucoup de nos joueurs ont une classe naturelle, l’ambiance sur le terrain semble bonne, c’est de bonne augure pour le choc face à la Nouvelle-Zélande. Deux petits bémols : la faiblesse relative de notre triangle 10-12-13 face à celui des Blacks, et un sélectionneur qui continue d’alourdir l’ambiance en traitant ses joueurs comme s’ils étaient des écoliers de primaire.
Advienne que pourra !

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